Arrondis les caps et salue les grains
Nous restons bloqués à Roscoff quelques jours. Nous fréquentons les bateaux-copains et profitons pour faire quelques escapades à pied et à vélo (merci la capitainerie pour le prêt des vélos !). Mais la météo et ses prévisions ne s'améliorent guère. Nous avons le choix entre continuer à remonter la Manche avec les contraintes de courant et de marées (les ports ne sont pas souvent accessibles à toute heure) ou faire demi-tour avec les mêmes contraintes de courant. Mais le secteur de vent semble définitivement bloqué à l'ouest, aussi nous décidons de faire demi-tour afin de ne pas rallonger cette nav de retour au près. D'auant qu'avec tous ces coups de vent, la mer est formée.
Donc départ de Roscoff, cap sur l'Aber Wrac'h.
Sortie du port de Roscoff.
La navigation est longue, houleuse, au près. Nous sommes plusieurs bateaux. Au loin, nous apercevons les coureurs du Tourduf (Tour du Finistère). L'après-midi avance et nous finissons les derniers milles au moteur car le courant s'inverse et il commence à être tard.
Nous nous amarrons à notre place préférée, tout au bout du ponton lourd en intérieur du bassin. Une heure plus tard, le port est complet et les derniers arrivés se voient relégués aux bouées. pas de chance...
Vu le temps agité, nous choisissons de randonner vers l'amont de l'Aber.
La vie de ponton à l'Aber Wrach est toujours sympa. Tous les bateaux en escale sont des voiliers qui naviguent vraiment. Souvent loin et longtemps. Quelques voiliers étrangers sont présents malgré les contraintes sanitaires. Les Anglais sont le plus souvent sur le chemin de retour, car Brexit oblige, ils ne pourront plus séjourner gracieusement sur les côtes françaises durant l'hiver. ils devront payer l'octroi de mer et la plupart d'entre eux font le choix de rentrer au pays. C'est bien triste.
Une fenêtre météo nous permet de quitter l'Aber Wrac'h et de repasser le Four. Notre idée est de faire escale dans l'Aber Ildut. Le hic, c'est qu'il n'y a qu'une bouée dispo pour notre taille (le ponton visiteurs étant toujours "blindé" et nous ne pouvons nous mettre à couple de plus petits que nous). Le 2e hic, c'est qu'il faut donc appeler le capitaine du port (très sympa au téléphone la veille) pour vérifier que cette place est dispo et qu'à l'heure où nous nous approchons (14h30), son bureau ne répond pas. Dommage, c'est encore raté pour l'Aber ildut. Donc, nous continuons...
Vive le Pilot Automatique !
Et hop, la pointe Saint-Mathieu !
Retour donc à Camaret après cette boucle en Manche en compagnie de Juliette. C'est le moment pour elle de retrouver sa famille. Merci Maud et Samuel d'être venus si loin la chercher... et de nous avoir ramené notre Loden à bord (nous l'avions laissé 3 semaines).
Nous profitons pour emmener Guylaine pour une navigation bien agréable entre camaret et Morgat.
Et voilà, la pluis revient et nous passons plusieurs jours dans notre port préféré. Heureusement, notre cousine-guide va nous emmener en rando vers le Cap de la Chèvre. C'est magnifique même avec un ciel couvert et les kways trempés !
Une petite accalmie va précipiter notre départ vers le sud car une nouvelle dépression se profile et nous souhaitons progresser vers le retour. Donc, départ en fin de matinée pour le Ras de Sein.
Nous croisons la navette Audierne-Sein.
La nav à travers la baie d'Audierne est paisible et rapide mais malheureusement, le mauvais temps étant annoncé, tous les ports sont complets : Lesconil, Loctudy, Sainte-Marine. Heureusement, Bénodet nous propose une place pour deux nuits. Nous gagnerons Sainte-Marine dès le lendemain pour y passer trois nuits supplémentaires.
C'est sans regret que nous quittons l'Odet dans l'idée de regagner "nos eaux". Nous faisons une escale à Groix et repartons pour Port-Haliguen.
Groix.
Arrivée à Port Haliguen. La Baie de Quiberon est bien protégée, c'est le paradis de la voile légère.
Le lendemain, il fait beau !!! Nous filons à Houat. Comme toujours, c'est le paradis. Il n'y a "que 150 bateaux" environ au mouillage (il est arrivé d'en compter plus de 250).
D'ailleurs, nous constaterons dès le lendemain qu'il n'y a pas grand monde.
Les fameux lys des sables et les immortelles des dunes avec leur parfum de safran.
Le jour-même, notre ami Franck nous prévient qu'il vient de rentrer d'Espagne (en solo sur son Sunfast 36). Il nous rejoint à Houat. Et nous retrouvons également notre ami Éric ! Cette année, pas de charter au Spitzberg pour Eric (cause Covid) qui sillonne la Bretagne sud avec son beau yacht polaire Anakena. Il ne sait pas encore s'ils vont passer l'hiver et reprendre leurs croisières Cap/Horn glaciers et Antarctique sur leur autre bateau Vahiere, resté à Punta Arenas. C'était vraiment chouette de se revoir !
De gauche à droite sur Anakena : François, Eric, Nathalie, Franck, en visite à bord d'Anakena, pendant que les clients d'Eric se baladent à terre.
Petite info au passage : si vous souhaitez naviguer sur Anakena ou Vahiere, contactez Eric au 06 79 11 16 92, bateauAnakena@gmail.com (ou sur gngl.com ou terredav).
Revenons à Kalinka. Pour des raisons de marées, nous quitterons Houat à 5h30 pour arriver au petit matin à Piriac, à marée haute. le temps de décharger le bateau et nous repartons à Arzal, port de destination.
Remontée de la Vilaine.
Kalinka est "garé" à terre. Il faut désormais tout ranger et désarmer pour l'hiver.
En résumé, un été de belles navigations mais peu ensoleillé. Au total, nous aurons été bloqués cinq fois : Lorient, Camaret, Roscoff, Morgat, Bénodet/Ste Marine. Malgré les conditions un peu fraîches et souvent venteuses, tout s'est bien passé car nous y avons veillé et respecté le fameux dicton "Arrondis les caps et salue les grains".