La chèvre de Morgat
Départ de l'Aber Wrac'h vers 9 h (peline mer) pour profiter du jusant au moins jusqu'au niveau de Brest. La navigation est pénible car la mer est agitée à forte avec une houle d'ouest de 2,50m...le tout sans vent donc au moteur, et ce, jusqu'au phare du four ou un peu d'air arrive du sud ouest (en face !). Nous descendons le chenal du four au près mais avec du courant.
Le phare du Four qui marque l'entrée du chenal du même nom (passe qui permet de quitter la Manche en passant à l'est des îles et de leurs archipels respectifs).
Pour ceux qui connaissent mal, voici une demi carte (fichier un peu lourd, désolée) sur laquelle vous pourrez zoomer. Une belle carte papier comme celle-ci est quand-même bien plus belle que les cartes électroniques...
Nous passons la pointe Saint-Mathieu pour la deuxième fois, cette fois-ci vers le sud.
On continue de croiser de beaux voiliers traditionnels qui rentrent des festivités de Douarnenez.
Certains choisissent de naviguer à la côte entre les falaises et les îlots.
Après la rade de Brest, nous doublons les tas de Pois et passons le Cap de La Chèvre, entrée nord de la baie de Douarnenez et de Morgat. Les amers et balises ont des noms très caprins : le cap de la Chèvre, la basse du bouc, la basse du chevreau, les cornes de la Chèvre...
Alors que François installe les pare-battage, Alix effectue une danse face à dame Nature ! Le port se situe ci-dessous en arrière plan après le petit cap tout vert (Kador ou en breton beg ar gador) surplombé d'un petit phare blanc et rouge.
Nous longeons les splendides falaises et leurs grottes appréciées des kayakistes de Morgat. Le thermomètre du bateau indique une eau à 19° (20° dès le lendemain avec le très beau temps qui s'installe à nouveau).
Au fond, après le port, la plage.
Rando guidée par Guylaine qui connaît tous les sentiers pour aller jusqu'à l'île vierge (à mi-chemin entre Morgat et le cap de la Chèvre) derrière laquelle se cache (côté baie) le mouillage de Saint-Hernot. Côté ouest, une crique où nous nous baignerons. La rando alterne chemins en forêts de pins et châtaigniers, et sentier côtier. Les paysages sont à couper le souffle !
Pause sur un site de mégalithes daté d'envion 5000 ans ! Difficile à cerner aujourd'hui, le site était beaucoup plus visible avant que ne soient plantés tous les arbres (entre les deux guerres et dans les années 50).
Les tapis de bruyère rappellent Ouessant et les Scilly.
Devant nous, la baie de Douarnenez.
Ci-dessous le mouillage de Saint-Hernot, très prisé des navigateurs de la région.
Le but final, la plage où nous allons nous baigner.
Le lendemain, nous reviendrons en annexe vers une crique intermédiaire (non accessible de la terre), que Guylaine appelle la Baie d'Along. Cette fois-ci, Loden nous accompagne, il savoure la baignade, les galets... et surtout les petits éperlans séchés qui ont été jetés par la houle sur les galets et se sont faits piéger à la descendante. Une orgie !
Boubou s'équipe pour pratiquer son activité favorite : le snorkling ! Elle verra des poissons léopards dans les grottes, trop magnifique !
Le retour au port en annexe bout au vent dans le clapot du thermique du soir est humide mais se passe bien. Il fait tellement chaud !
Loden se débat un peu avant d'être rincé.
Le soir, alors que nous bavardons à bord de Kalinka en compagnie de Guylaine, et qu'Alix joue sur un bateau voisin en compagnie de cinq autres enfants (dont une Alix de 12 ans !), nous sommes brusquement interrompus par un bruit de clapot fort et incessant. Nous sautons sur le pont et assistons à un spectacle digne d'un documentaire animalier. Un immense banc de maquereaux (certainement plusieurs milliers) vient de pénétrer dans la petite rade à la poursuite d'éperlans. Ils créent un remou incroyable sous le bateau, les pontons et même dans toute la baie. Alix et ses amis sautent sur le ponton, attrapent une épuisette et pêchent 4 ou 5 poissons par coup de filets. Ils les déposent sur le ponton et renouvellent l'opération. Les poissons s'amoncellent, gigottent (Loden aboie sur le pont). Nous interrompons l'effervescence : "ce ne sont pas des maquereaux !" (des chinchards ?).
Toutes les prises sont remises à l'eau et Alix bondit à bord de Kalinka, va chercher la ligne de traîne avec mitraillette à maquereaux et effectue une belle prise du premier coup : trois énormes maquereaux. Parfait pour le déjeuner de demain. On s'arrête là mais on continue d'admirer ce chassé-croisé de poissons turbulents qui s'effectue sans relâche sous nos yeux. Du jamais vu ! Je raccompagne Guylaine le long du quai et constate que ce phénomène doit être fréquent. Des familles entières sont là, équipées des petites bottes Aigle et marinères, chacun son épuisette sous le bras. J'aperçois une petite fille de 4 ou 5 ans, les pieds dans l'eau, qui attrappe un beau maquereau à la main !
Guylaine m'expliquera que c'est un phénomène récurrent au mois d'août, lors des pleines mer du soir, qui se produit également à Camaret. C'est notre dernière soirée à Morgat et nous allons flâner sur le quai du côté des vendeurs de glaces et du tir à la carabine... de vraies vacances à la mer. La météo pour demain nous semble parfaite pour repasser le Raz de Sein vers le sud.