Traversée Portugal - Canaries (nov. 2014)
Nous passons trois jours à Sines, le temps de laisser passer un front. Une quinzaine de bateaux attendent une fenêtre météo pour traverser vers les Canaries : français, anglais, allemands, suédois… Nous retrouvons les quatre bateaux « troupe de cirque » rencontrés à Peniche, dont la petite Nyla de six ans, franco-italo-espagnole. Nous visitons la ville, en compagnie de Jean-Marc qui navigue en solo sur un Ovni, et Didier qui navigue lui aussi tout seul sur un plan Lerouge. Ils sont à Sines depuis plusieurs jours, dans l’attente d’un créneau pour passer en Méditerranée. Nous visitons le fort et ses remparts. Il abrite un passionnant musée, d’autant que Sines est la ville natale de Dom Vasco do Gama.
Mercredi 5 novembre
Nous quittons Sines à midi, en compagnie des quatre "bateaux-cirque", que nous dépassons rapidement. Le vent est nord-nord-ouest, notre route sud-ouest (cap 206°). La mer est formée (comme toujours ici) et Kalinka file à vive allure avec deux ris dans la grand-voile et un génois bien réduit. La nuit est claire, c’est la pleine lune, et nous parcourons 100 milles en 12h (soit une moyenne de 8,33 nœuds). Les cargos se succèdent et nous passons les deux rails (montant et descendant) dans la nuit.
Lever de lune
Jeudi 6 novembre
Le vent mollit progressivement et vire à l’ouest. En quelques heures, la mer s’aplatit (reste la grande houle du nord-ouest). Nous filons au près à plus de 6 nœuds (toujours au bon cap). C’est une journée très agréable, Alix est en pleine forme, nous jouons, et nous confectionnons notre premier pain. Une réussite !
Nous sommes très fières de nous !
Nous croisons de nouveau une série de cargos en provenance du sud-ouest, qui se dirigent vers Gibratar.
Nouvelle nuit, nouveau lever de lune.
La nuit est paisible, les quarts tranquilles (j’écoute mes heures de France Culture podcastées avant de partir, en l’occurrence la série de Jean-Claude Ameisen sur le corps et la danse). J’entends à peine la mer en fonds sonore, mes yeux enchaînent les tours d’horizon et dérivent vers le ciel remarquablement étoilé, malgré la présence forte de la lune. La mer scintille comme s’il faisait jour. Le vent mollit encore, François et Alix dorment, le bateau ralentit mais c’est du pur bonheur… Fin de quart, pétole totale, François décide de mettre le moteur. En effet, un front est annoncé en fin de semaine et nous voudrions être arrivés aux Canaries avant lui.
Vendredi 7 novembre
Petit matin agréable. Vent très faible passant nord-ouest pendant les risées. Comme prévu. Nous alternons voile et moteur et passons de nouveau une journée tranquille. Alix bricole et invente un système de relevage de chapeau d'halloween... Elle est enpleine forme.
11 05 084
Dans l’après-midi, nous prenons la météo (fichiers grib via le téléphone satellite iridium). Rien à signaler sinon un peu plus de vent (toujours nord-nord-ouest) prévisible pour l‘arrivée.
Samedi 8 et dimanche 9 novembre
Le vent va en effet fraîchir progressivement et nous réduisons la voilure : 1er ris à 15h (nous reprenons les gribs via l’iridium, RAS), 2e à 18h (tombée de la nuit), 3e à 02h30. Le vent s’installe à 30 nœuds. La mer se forme mais Kalinka se comporte sans surprise, il cavale sous pilote automatique, nous sommes calés sous la capote, arnachés. A 7h, terre en vue ! Les îlots du nord des Canaries puis La Garciosa et Lanzarotte. Alix jubile.
Mais l’atterrissage est long, il reste 35 miles environ. Le vent ayant encore tendance à fraîc