Viana do Castelo - Povoa de Varzim
Voici quelques pages du carnet de voyages d'Alix. Elle est attentive à la géographie, retient le nom des escales, mais la faire écrire reste difficile. Pour trouver des images, nous courrons dans les offices de tourisme à la recherche de prospectus, puis c'est la séance découpage-collage. Elle s'habituée à entendre parler espagnol et lorsqu'elle constate des usages différents des nôtres, déclare : "ils ont leurs petites habitudes". Elle découvre désormais le Portugal.
Concernant les courses et les repas, nous essayons d'alterner les repas habituels et les spécialités locales. Aussi, lorsque j'ai vu des civelles à vendre au grand supermarché GADIS de Pobra, je me suis précipitée. Alix et moi avons dévoré, François restant plus réservé.
Nous quittons Pobra vendredi 10 octobre. Le vent de sud qui nous bloquait dans la baie a molli, le réservoir d'eau qui fuyait a été réparé (encore merci Nico !) et nous décidons de faire route vers Baiona, dernier port d’Espagne, situé à l’entrée sud de la baie de Vigo. Trente-cinq mille que nous ferons moitié à la voile (au près), moitié au moteur. Nous décidons de passer entre la côté et les îles Cies, pour profiter du paysage magnifique de ces deux îles toutes proches l’une de l’autre, désormais protégées par leur statut de « parc national ».
Nous sommes vendredi et du très mauvais temps est annoncé à partir de dimanche. D'ores et déjà, le ciel nous offre un spectacle extraordinaire, et nous esayons de profiter des dernières éclairices. Nous arrivons dans une marina immense et déserte, située au pied de la forteresse.
Nous arrivons à temps pour visiter la vieille ville, et surtout la réplique de la Pinta, l’une des caravelles de l’expédition colombienne, revenue de son périple ici-même à Baiona. Une bonne occasion de parler des expéditions et de la découverte des Amériques.
La vieille ville est jolie mais nettement moins animée qu'en été.
Comme toujours, les quais sont aménagés avec soin et verdure...
Cependant, la ville de Baiona, même si elle est charmante, est une sorte de Dauville espagnole où fleurissent les boutiques de vêtements de marques internationales et les restos chics, le plus souvent fermés d’ailleurs, car nous sommes « hors saison ». La « marina royale » qui nous accueille est triste, immense, quasi déserte comme toujours et surtout très chère (et toujours pas de wifi jusqu’au bateau). Les prévisions météo sont une vraie catastrophe : du mauvais temps (très fort vent de sud et fortes pluies) sont annoncés pour une huitaine de jours au moins. De sorte que dès le lendemain matin, le soleil étant au rendez-vous, nous décidons de mettre le cap sur le premier port du Portugal, Viana do Castelo, à l’abri dans une rivière, le rio Lima, où nous serons mieux pour une escale prolongée.
A notre arrivée à Viana, dans cette petite marina plantée à quelques centaines de mètres du pont Eiffel, il fait une chaleur étouffante. Mais dès le lendemain, le temps se dégrade et nous visitons la ville dans la grisaille. Alix est enchantée car les Portugais qui parlent français sont nombreux et l'accueil est encore pus chaleureux qu'en Espagne. En une semaine, nous parvenons à faire quelques balades (entre les grains), et sillonner la vieille ville jusqu’au quartier des pêcheurs et son incontournable petit fortin Même, nous grimpons grâce au petit funiculaire, en haut de la colline dominée par la basilique Santa Lucia, de laquelle nous redescendons à pied, en galopant sur les sentiers pavés au milieu de la forêt. Nous dénichons également un shipchandler où nous acquérons le casier tant désiré par Alix. Petite parenthèse pour préciser que depuis La Corogne, Alix, qui avait découvert cette activité grâce à son amie franco-brésilienne Violeta, s'adonne avec frénésie à la pêche à la crevette à l'épuisette, le long des pontons, en gratouillant les paquets de moules géantes. Mais pour le moment, c'est la tempête et il est difficile de s’occuper lorsqu’il pleut une dizaine d’heures par jour et que les rafales de vent atteignent cinquante nœuds régulièrement. En bref, nous sommes coincés ici, la météo rendant la navigation impossible, d’autant que la rivière est pour ainsi dire fermée par une barre de déferlantes qui ne disparaîtra qu’une fois le vent adouci.
Heureusement, en espagne comme au Portugal d'ailleurs, les parcs de jeux sont partout et nous y faisons escale lors de chaque balade quand les jeux ne sont pas inondés. Lors de nos séjours sur le parapet près du "iate club" (pour capter le wifi), le spectacle des goélands dévorant les moules est amusant, mais attention, il leur arrive souvent de lâcher prise en plein vol. Attention la tête !
Notre dernier jour à Viana est agréable. Le temps est magnifique mais la mer non navigable pour cause de houle trop forte (étant donné que la houle de très beau temps atteint souvent 3 mètres, on n'ose imaginer...). Donc, chose promise chose due, nous nous embarquons à la plage (à 3 km)... en rosalie !
La côte est plutôt rocheuse, les Portugais ont aménagé des piscines dans les rochers. Au-delà, le spectacle des vagues énormes, leur grondement et la brume générée par la embruns, n'est pas sans rappeller les côtes marocaine. Il fait chaud et humide.
Durant cette semaine à Viana, nous avons avancé l'école. Les moments de concentration et d'application alternent avec les postures radicales de refus, voire de défi. Mais bon, on avance comme on peut. Evidemment, nous avons dû rompre avec notre petite habitude de balade sur les pontons, cartable sur le dos, avant de démarrer. "Quelle fichue météo" dit Boubou.
L'après-midi est consacrée aux jeux et à une éventuelle balade s'il ne pleut pas trop. Par ailleurs, nous avons de charmants voisins, un couple français de Missilac qui navigue sur leur feeling "Cap Verde", et avec lequel il est bien agréable de passer du temps.
Lundi 20 octobre, nous quittons Viana et filons vers Povoa de Varzim, à seulement 20 milles de là. En effet, nous devons régler un problème de contamination du gazoil par des bactéries le plus rapidement possible et il y a à Povoa de bons chantiers... que François connaît bien. En effet, c'est à Povoa que Kalinka avait pris son envol (en camion) pour la France un certain automne 2010. La navigation est très agréable, même si un petit peu de pétole vient nous embêter en début d'après-midi. La houle est toujours impressionnante, mais calme et régulière. Nous rejoignons bientôt nos amis de Cap Verde.
Après avoir vu des centaines d'éoliennes en Galice, voici la première éolienne offshore, à l'entrée de Povoa.
Apparemment, la marina n'a pas changé. Cette escale technique est agréable. Travail. le matin, plage l'après-midi...